avec Caroline Binder, Antoine Blesson, Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Manu Laskar, Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin, Maxence Tual et Jean-Luc Vincent
au théâtre de Vanves du 6 au 9 octobre 2010
C'est un petit exercice bien difficile que de parler de se spectacle sans en dévoiler les surprises, multiples et incessantes qui le jalonnent. Nous sommes invités à assister à une raclette entre amis, ou bien est-ce une représentation théâtrale, les codes sont d'entrée de jeu, brouillés.
Le collectif des Chiens de Navarre dont j'ai fait un portrait ICI, est à mon sens une des équipes les plus novatrices et d'avant garde du théâtre contemporain. Ils nous accueillent en comédiens, toujours autour de leur table, fil conducteur de beaucoup de leurs performances, et interpellent le public directement. C'est une introduction déjà engagée, comme pour nous prévenir que nous allons assister ici à un ovni théâtral.
Puis la "raclette" commence. Ou plutôt la tambouille, au sens noble du terme, un mélange extraordinaire de tous les spectacles, de tous les théâtres, de tous les points de vues. Quelques voisins réunis pour une crémaillère et c'est le prétexte à toutes les boîtes de Pandore. Nous sommes sur nos gardes, curieux de ce dîner commun nous en rappelant mille autres, avec ses petites conventions de politesse et ses légers dérapages, parfois ridicules, grinçants ou encore d'une affligeante banalité. Et sous nos yeux éberlués, la scène va partir en sucette... Ici il convient de conserver les artifices utilisés, pour ne pas en déflorer l'humour, la folie, les astuces. Sommes nous encore au théâtre ? Oui pour sûr, le texte est là, le jeu naturel et précis des comédiens nous saisit. Mais nous sommes aussi au cirque (bravo le magicien Thomas Scimeca, quel talent !), au théâtre classique, ou encore à une soirée déguisée, ou devant des performances... tout le spectacle vivant réuni, avec ses réussites, ses doutes et ses dérapages, du moment le plus sage à celui le plus extrême, toutes les prises de risque, des scènes désopilantes, mais aussi dramatiques ou dangereuses. Je n'ai jamais vu, à part chez Marthaler cet été à Avignon, autant de tiroirs, de significations en cascades et de codes bouleversés, pour être mieux soulignés.
C'est une satire du théâtre, pour mieux l'honorer, c'est un regard aiguisé sur notre société, avec autant de violence que de désir ou d'amour, c'est autant de pavés dans des mares inertes, une volonté de ruer dans les brancards, de souligner les fantasmes, d'exploser les limites.
Il ne faut pas rater ce spectacle qui ne peut laisser indifférent, même s'il doit parfois perdre un peu, pour la qualité des comédiens, la richesse des idées et l'originalité de la présentation, un souhait indéniable d'essayer de rénover les choses. Jusqu'à la dernière minute où le fantasme ultime de certain est d'inclure le spectateur, invité dès les premières minutes et encore inclus dans les dernières, jamais oublié. Il est temps de continuer dans la voie d'Artaud, celle qui tend à rendre vivante la tendance mortifère de la représentation cloisonnée. Venez vous laisser déranger par ces Chiens en liberté, rire aux éclats à leurs blagues burlesques ou à leurs imitations parfaites de notre singulière banalité, vous cacher les yeux devant leur nudité que vous ne sauriez voir ou enfin avoir peur d'un théâtre si vivant !
C'est une satire du théâtre, pour mieux l'honorer, c'est un regard aiguisé sur notre société, avec autant de violence que de désir ou d'amour, c'est autant de pavés dans des mares inertes, une volonté de ruer dans les brancards, de souligner les fantasmes, d'exploser les limites.
Il ne faut pas rater ce spectacle qui ne peut laisser indifférent, même s'il doit parfois perdre un peu, pour la qualité des comédiens, la richesse des idées et l'originalité de la présentation, un souhait indéniable d'essayer de rénover les choses. Jusqu'à la dernière minute où le fantasme ultime de certain est d'inclure le spectateur, invité dès les premières minutes et encore inclus dans les dernières, jamais oublié. Il est temps de continuer dans la voie d'Artaud, celle qui tend à rendre vivante la tendance mortifère de la représentation cloisonnée. Venez vous laisser déranger par ces Chiens en liberté, rire aux éclats à leurs blagues burlesques ou à leurs imitations parfaites de notre singulière banalité, vous cacher les yeux devant leur nudité que vous ne sauriez voir ou enfin avoir peur d'un théâtre si vivant !
Jusqu'au 9 octobre 2010 au théâtre de Vanves et puis :
- du 19 au 22 octobre 2010 à 20H30 à la Rose des Vents (Scène Nationale de Lille Métropole / Villeneuve-D'Ascq)
- du 11 au 13 janvier 2011 à 20h30 au Théâtre de Vanves - Scène conventionnée pour la danse (92)
- du 17 au 19 mars 2011 à 20h30 au Centre Pompidou (Paris)
-du 23 au 27 mars 2011 aux Bouffes du Nord (Paris)
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