"Tempête !"
d'après William Shakespeare
mise en scène et adaptation : Irina Brook
théâtre des bouffes du nord du 26 mai au 19 juin 2010
avec : Hovnatan Avedikian, Renato Giuliani, Scott Koehler, Bartlomiej Soroczynski et Ysmahane Yaqini
scénographie Noëlle Ginefri
Cela commence par de mauvaises conditions : des étudiants allemands bruyants, des touristes qui parlent et prennent des photos tout du long du spectacle, des enfants turbulents dans l'orchestre, me voilà mal entourée. Mais d'emblée j'aime le décor de bric et de broc du plateau, et tente de me concentrer du haut de ma place au balcon 1. Au bout de quelques minutes ça continue un peu péniblement pour moi car, outre les inconvénients décris ci-dessus, je découvre que quasiment tous les comédiens ont un accent assez prononcés lorsqu'ils parlent en français et cela rend la compréhension parfois limite. Nous sommes donc malgré tout face à une adaptation de la "Tempête" de Shakespeare, version pizzaïolo italien pour Prospero au lieu du duc de Naples. C'est assez original et nous voici partis pour deux heures et demie d'une vision plus que personnelle de la pièce.
Assez rapidement je me suis sentie mitigée face à cette proposition. D'un côté je trouve qu'Irina Brook a respecté ce que j'imagine de l'ambiance des pièces de Shakespeare, jouées à l'époque de leur auteur : du burlesque, du grotesque, du turbulent... Ca court partout avec beaucoup d'énergie, le public s'esclaffe, l'histoire virevolte, les répliques s'enroulent autour de notre imaginaire, le spectacle est populaire et joyeux, aux bons sens des termes. Les mêmes comédiens sont utilisés pour faire plusieurs personnages, ce qui rajoute encore du rythme, comme sans doute aussi à l'époque. Entre ici où là quelques notes nostalgiques et des messages à caractères informatifs (l'esclavage, la rédemption, les rites initiatiques, le pardon...) histoire que nous ne soyons pas venus pour rien, une bonne dose de rire (un gag toutes les 10 secondes), de l'émotion et de l'éducation. Bref une affaire qui roule ! Tout ceci adapté à notre époque ce que je trouve malin, je préfère Shakespeare comme ça, qu'empaillé.
D'un autre côté j'ai regretté que cette pièce magnifique en devienne quelque chose de très explicatif, de très souligné. Comme un spectacle pour enfant où tout est dans le démonstratif (on utilise des légumes pour faire des personnages absents, on mime ce qu'on raconte avec des comédiens pastichés etc.) ce qui explique d'ailleurs autant de public étranger et d'enfants dans la salle. J'ai trouvé les "gags" assez peu fins (je mets tout et n'importe quoi dans la marmite et un plat magnifique en sort...) du genre guignol et souvent prévus pour ne fonctionner que pour l'orchestre (aux étages on ne voyait pas les jeux de vues... ), et les tours de magie à la Garcimore, avec l'accent s'il vous plait, m'ont à peine fait sourire. Au final les comédiens très vigoureux sont tout le temps en force, et la magie de l'histoire en devient de la prestidigitation... Sans doute pas vraiment mon humour mais je dois reconnaître que le public s'amusait beaucoup et c'est l'essentiel.
Une jolie tentative populaire, qui sert d'un côté Shakespeare au sens concret de ses formes théâtrales, mais qui pour moi manque de sens profond et poétique de l'autre. Les réflexions plus philosophiques et spirituelles que j'aime beaucoup dans la pièce originale sont relégués au second plan, et il ne reste à mon goût plus grand chose de la poésie et de la rêverie si attachée à l'auteur...
(sorry j'ai volé une photo mais comme tout le monde en faisait...)
mise en scène et adaptation : Irina Brook
théâtre des bouffes du nord du 26 mai au 19 juin 2010
avec : Hovnatan Avedikian, Renato Giuliani, Scott Koehler, Bartlomiej Soroczynski et Ysmahane Yaqini
scénographie Noëlle Ginefri
Cela commence par de mauvaises conditions : des étudiants allemands bruyants, des touristes qui parlent et prennent des photos tout du long du spectacle, des enfants turbulents dans l'orchestre, me voilà mal entourée. Mais d'emblée j'aime le décor de bric et de broc du plateau, et tente de me concentrer du haut de ma place au balcon 1. Au bout de quelques minutes ça continue un peu péniblement pour moi car, outre les inconvénients décris ci-dessus, je découvre que quasiment tous les comédiens ont un accent assez prononcés lorsqu'ils parlent en français et cela rend la compréhension parfois limite. Nous sommes donc malgré tout face à une adaptation de la "Tempête" de Shakespeare, version pizzaïolo italien pour Prospero au lieu du duc de Naples. C'est assez original et nous voici partis pour deux heures et demie d'une vision plus que personnelle de la pièce.
Assez rapidement je me suis sentie mitigée face à cette proposition. D'un côté je trouve qu'Irina Brook a respecté ce que j'imagine de l'ambiance des pièces de Shakespeare, jouées à l'époque de leur auteur : du burlesque, du grotesque, du turbulent... Ca court partout avec beaucoup d'énergie, le public s'esclaffe, l'histoire virevolte, les répliques s'enroulent autour de notre imaginaire, le spectacle est populaire et joyeux, aux bons sens des termes. Les mêmes comédiens sont utilisés pour faire plusieurs personnages, ce qui rajoute encore du rythme, comme sans doute aussi à l'époque. Entre ici où là quelques notes nostalgiques et des messages à caractères informatifs (l'esclavage, la rédemption, les rites initiatiques, le pardon...) histoire que nous ne soyons pas venus pour rien, une bonne dose de rire (un gag toutes les 10 secondes), de l'émotion et de l'éducation. Bref une affaire qui roule ! Tout ceci adapté à notre époque ce que je trouve malin, je préfère Shakespeare comme ça, qu'empaillé.
D'un autre côté j'ai regretté que cette pièce magnifique en devienne quelque chose de très explicatif, de très souligné. Comme un spectacle pour enfant où tout est dans le démonstratif (on utilise des légumes pour faire des personnages absents, on mime ce qu'on raconte avec des comédiens pastichés etc.) ce qui explique d'ailleurs autant de public étranger et d'enfants dans la salle. J'ai trouvé les "gags" assez peu fins (je mets tout et n'importe quoi dans la marmite et un plat magnifique en sort...) du genre guignol et souvent prévus pour ne fonctionner que pour l'orchestre (aux étages on ne voyait pas les jeux de vues... ), et les tours de magie à la Garcimore, avec l'accent s'il vous plait, m'ont à peine fait sourire. Au final les comédiens très vigoureux sont tout le temps en force, et la magie de l'histoire en devient de la prestidigitation... Sans doute pas vraiment mon humour mais je dois reconnaître que le public s'amusait beaucoup et c'est l'essentiel.
Une jolie tentative populaire, qui sert d'un côté Shakespeare au sens concret de ses formes théâtrales, mais qui pour moi manque de sens profond et poétique de l'autre. Les réflexions plus philosophiques et spirituelles que j'aime beaucoup dans la pièce originale sont relégués au second plan, et il ne reste à mon goût plus grand chose de la poésie et de la rêverie si attachée à l'auteur...
(sorry j'ai volé une photo mais comme tout le monde en faisait...)
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