mercredi 19 mai 2010

Kunstenfestivaldesarts Bruxelles

Quelques jours à Bruxelles pour le Kunstenfestivaldesarts, et je me demande si je ne devrais pas m'y installer. Les gens sont beaucoup plus agréables et accessibles qu'à Paris et il me semble que la scène théâtrale est aussi plus ouverte.
J'y ai vu deux spectacles mis en scène par des Belges, dont l'excellent Claude Schmitz "Mary mother of Frankenstein". Adorable, qui ouvrait ses filages aux proches des comédiens et à qui voulait. Il est venu lui même nous chercher dans le hall et nous présenter en quelques mots ce que nous allions voir alors qu'il était présenté au Théâtre National de la Communauté Française, immense théâtre Bruxellois...

Son spectacle était magnifique, tout en romantisme et images sombres du XIXe siècle, mêlé de touches de notre temps. Le thème : Mary Shelley, face à sa vie, à son oeuvre, et à Frankenstein. La pièce commençait par la diffusion d'un film très 70's dans son esthétisme, d'un accouchement. Images difficiles à soutenir mais traitées avec beaucoup de douceur et de joie. La représentation était jouée par des comédiens anglais et des francophones, mais le jour où j'y suis allée il n'y avait pas de sous titres. Je n'ai donc pas saisi tous les dialogues en vieil anglais du XIXe, mais cela n'empêchait pas de ressentir des sensations, notamment lorsque les corps se dessinaient en costumes en ombres chinoises sur un fond éclairé durant cette partie.

Yves-Noël Genod était Frankenstein, en costume beige, parlait dans un micro, attablé, comme pour faire une annonce. Un texte violent, plein de haine, magnifique et glacial. La beauté de cet homme, et sa voix si singulière ajoutait une dimension suréelle au personnage sensé être si laid, si soumis. Nous avons quelque peu fait une promenade dans la tête de Mary Shelley, dans ses infortunes de vie, ses errances de créatrices, en écho à la création humaine, des images de naissances et des images de tortures, de films où la nature est mise à mal étayent vers la fin l'avant plan. Enfin Victor, le créateur de Frankenstein dans le roman, nous apparait sous trois personnages absurdes essayant de sortir de la vie de sa cuisse, passant du liquide au solide, s'échappant du réel.

C'est vraiment un drôle d'objet que ce spectacle là, j'y ai croisé Pascal Rambert venu au même filage, c'est chouette les directeurs de théâtre qui font ce genre de déplacement. Et puis Claude Schmitz est venu parler avec nous ensuite, avec mon amie, nous lui avons posé quelques questions, il disait avoir réussi à atteindre son objectif. Ce spectacle était vraiment réussi...

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