dimanche 11 avril 2010

CIELS ! Mouawad !


"Ciels" de Wajdi Mouawad
Théâtre de l'Odéon du 11 mars au 10 avril 2010
Mise en scène Wajdi Mouawad
Scénographie Emmanuel Clolus
avec John Arnold, Georges Bigot, Valérie Blanchon, Olivier Constant, Stanislas Nordey, Gabriel Arcand et Victor Desjardin. La voix de Bertrand Cantat.

La première chose enthousiasmante dans ce dernier volet de la série Littoral, Incendies, Forêt, que présente Ciels, c'est la scénographie. Les spectateurs sont placés au centre du plateau sur des tabourets qui tournent et les "scènes" sont tout autour. Ainsi nous suivons ce qui se passe en nous tournant sur nous mêmes, et en cognant les genoux des voisins, ce qui est parfois drôle. Voici une manière originale d'impliquer le spectateur. Les comédiens nous rejoignent parfois dans cette "forêt de statues" que nous jouons, nous frôlant, nous regardant, nous enrôlant.

Tout ceci s'imbrique parfaitement au rythme effréné de cette pièce, plus proche d'un épisode de 24h Chrono que d'une pièce classique. Ici un complot international à déjouer, tout est au service d'un rythme soutenu, des écrans, des sons, des regards qui courent partout, nous sommes encerclés d'informations et de visages. La encore la scénographie moderne et originale, nous rend actif, et est vraiment au service du texte.

Les comédiens sont excellents, surtout Stanislas Nordey que je découvrais ici et qui de manière surprenante engage tout son corps dans sa parole. C'est étonnant car dans ses propres mises en scènes je trouve que le corps des comédiens n'est souvent pas assez présent.

Le "scénario" a-t-on envie de dire ici, est peu attendu et c'est à la fois une bonne surprise mais aussi une tentation de le trouver un peu naïf. J'ai été un peu déçue par l'emphase et quelques invraisemblances (une mère infanticide en liberté ?, des terroristes poètes...?) qui rendent la pièce un peu maladroite soudainement. Et aussi lassée par les images de guerres en noir et blanc qui nous ont encerclées à un moment, comme s'il fallait nous les rappeler... Semblant nous faire un peu la morale.
On passe un très bon moment malgré tout, plein de suspens et de surprises et cela nous ferait regretter les rumeurs selon lesquelles Wajdi Mouawad voudrait se retirer du théâtre pour se consacrer à la peinture...

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