jeudi 12 mai 2011

A vos agendas ! Programme du Festival d'Automne 2011

Théâtre (mes recommandations en ***)

***Christophe Marthaler - ± 0 / Théâtre de la Ville

Richard Maxwell - Neutral Hero / Centre Pompidou / Théâtre de l'Agora - Scène nat. d'Evry

Bérangère Jannelle - Vivre dans le feu / Les Abbesses

Berlin - Tagfisch / Le CENTQUATRE

Lagartijas tiradas al sol - Asalto al agua transparente / El Rumor del incendio / L'Apostrophe - Théâtre des Arts-Cergy / Maison des Arts Créteil

***Robert Wilson / Lou Reed / Berliner Ensemble - Lulu de Franck Wedekind / Théâtre de la Ville

***Compagnie De KOE - Outrage au public de Peter Handke / Théâtre de la Bastille

***Joris Lacoste - Le vrai spectacle / Théâtre de Gennevilliers

***Collectif Les Possédés / Rodolphe Dana - Bullet Park / La Scène Watteau / Théâtre de la Bastille

Robyn Orlin - ... have you hugged, kissed and respected your brown Venus today? / Théâtre Romain Rolland / Théâtre de la Ville / Théâtre des Bergeries

Théâtre du Radeau - Onzième / Théâtre de Gennevilliers

***Guy Cassiers - Coeur Ténébreux de Josse De Paw / Théâtre de la Ville

Daniel Veronese -
/ Théâtre de la Bastille

Claudio Tolcachir / Timbre 4 - Tercer Cuerpo / Maison des Arts Créteil

Daniel Veronese - Le Développement de la civilisation à venir / Les Enfants se sont endormis / Théâtre de la Bastille

Marcial Di Fonzo Bo / Elise Vigier - L'Entêtement / Maison des Arts Créteil / TGP-CDN de Saint-Denis / Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines

Paroles d'acteurs / Valérie Dréville - La Troade / Théâtre de l'Aquarium

***Rodrigo García - Gólgota picnic / Théâtre du Rond-Point


Romina Paula / El Silencio - El tiempo todo entero / Théâtre du Rond-Point


***Claude Régy - Brume de Dieu de Tarjei Vesaas / La Ménagerie de Verre ---> article ICI


***Nicolas Bouchaud / Eric Didry - La Loi du marcheur / Théâtre du Rond Point ---> article ICI

mercredi 11 mai 2011

Danse Delhi - Viripaev - Stoev


Création d'Ivan Viripaev, traduction Tania Moguilevskaia et Gilles Morel
Mise en scène Galin Stoev, Scenographie, vidéos etcostumes Saskia Louwaard et Katrijn Baeten
avec Fabrice Adde, Caroline Chaniolleau, Océane Mozas, Marie-Christine Orry, Anna Cervinka et Valentine Gérard

Au théâtre de la Colline du 4 mai au 1er juin 2011

Une série de 7 courtes scènes se succèdent, mêlant les mêmes personnages et les mêmes ressorts : un hôpital, un proche vient de mourir, des papiers à signer et de grosses interrogations sur l'existence. On fait connaissance de Katia une danseuse, d'Andreï son amant, de Valéria, de la mère de Katia, d'une infirmière et puis de la femme d'Andreï. Chacun tour à tour va mourir, et puis sera vivant dans la scène suivante et cela sera à son tour de perdre un proche. La pièce est très habilement construite sur la ritournelle, chaque personnage vivant ce que l'autre a vécu, lui empruntant même parfois ses mots. Pourtant on ne s'y perd pas. Mais outre ces tours de "passe-passe situationesques", de nombreux thèmes sont abordés et l'écriture de Viripaev est vraiment d'une grande qualité.

Tout d'abord cette fameuse danse Delhi que Katia a inventé après un séjour bouleversant en Inde, après avoir absorbé la souffrance qu'elle sentait chez les autres. Une danse où elle transforme la souffrance en art, où elle transmet l'état du monde et permet de mieux le regarder en face. Cette danse nous ne la verrons pas, elle restera dans les mots des personnages, ceux qui l'ont vue et qui en sont restés marqués à jamais. Les mots résonnent pourtant en nous, comme une description de tout geste artistique, le vecteur essentiel qui révèle autant qu'il soulage, qui émeut par la vérité qu'il transcende.

La mort ensuite présente comme souvent chez les russes concernant les sujets graves, traitée ici entre mélancolie insondable et rire fataliste. La mort des autres, la mort de ceux qu'on aime qui engendre une culpabilité immédiate et dont l'auteur suggère ici qu'elle est inutile, mais aussi sa propre mort. L'inévitable destin que nous avons tous est celui de mourir, et de réaliser que nous devons vivre d'ici là. Oui mais vivre quoi et comment ? Notre vie ou celle d'un étranger comme le souligne Valéria ?

Enfin, entre autres, une forme de lâcher prise presque bouddhiste nous est transmise au travers de la forme de sagesse qu'emprunte Katia. Ne pas s'acharner à chercher un coupable des choses, particulièrement celles auxquelles on ne peut rien, et remplacer ses sentiments sombres par de la compassion. Profiter de la vie avant la mort, de sa vie surtout, se la créer. La mise en scène est sobre et claire et permet au texte qui est mordant et précis de nous parvenir et les comédiens sont justes, ironiques à souhaits, pathétiques à leurs moments. Une spéciale dédicace à Marie Christine Orry que j'ai particulièrement appréciée et à l'infirmière jouée ce jour là par Anna Cervinka pleine d'entrain et de nuances. Je trouve juste que pour une pièce sur la danse et la transmission du corps des émotions, cela en manquait "de corps". La pièce et son traitement restent très cérébraux et les comédiens presque intellectuels. De ce fait on en ressort avec une vraie envie de connaître cet auteur à l'écriture si savoureuse, mais avec une envie de mise en scène plus vivante peut être. On y retrouvera ce qu'on aime chez les russes, une interrogation immense sur le fait de vivre et de vivre ensemble, une envie d'absolue réconciliation permanente entre les êtres et le monde.

"La danse Delhi, c'est d'abord une douleur immense, puis on l'accepte et finalement tout devient beauté..."

photo Elisabeth Carecchio

mercredi 4 mai 2011

Présentation de saison du T2G


Quelques mots sur la présentation de saison 2011 / 2012 du théâtre de Gennevilliers qui s'est déroulée le 27 avril. En introduction Pascal Rambert, directeur du théâtre.

Il souligne dès ses premiers mots que cela sera une saison "très française" mais qu'il s'agit plutôt d'une coïncidence. Tanguy Viel qui a écrit un petit texte pour chaque spectacle (dans l'agenda offert par le théâtre à se procurer d'urgence ICI), qualifie la saison dans "l'hyper présent" ce qui rebondit avec l'esprit contemporain et le désir de programmation de créations d'artistes vivants et écrivants. Pascal Rambert a ensuite souhaité que chacun s'exprime sur le spectacle qu'il prépare mais étant donné le délai de création encore à venir et l'état embryonnaire de certains projets, il a proposé à ceux qui le voulaient de parler d'avantage de leur manière de travailler.

Joris Lacoste : Prépare un "Vrai spectacle" qui est celui qui se déroule dans la tête des spectateurs. Un projet sous hypnose, un spectacle totalement "mental" qui sera dans l'imaginaire... Il a choisi le théâtre de Gennevilliers aussi pour le confort de ses fauteuils !

François Chaignaud et Cecilia Bengolea créeront un spectacle dansé dans les airs, suspendus à l'immense plafond du théâtre pour des spectateurs couchés au dessous d'eux...

Hubert Colas : un projet qui s'appelle pour le moment "Tout est bruit pour qui a peur" et qui traitera du thème de la peur dans nos sociétés actuelles, dans un monde qui prône la sécurité excessive et qui pourtant n'a jamais été aussi insécure.

François Tanguy : "Onzième" un titre qui ne veut rien dire de particulier comme il le souligne, cela tournera autour d'une rencontre, d'une promenade dans la forêt entre deux amis. Entre poésie et souvenirs.

Myriam Gourfink : prépare une "Lente mastication", un travail corporel et dansé sur le fait de mâcher, de mastiquer, de dévorer l'autre... De se savourer...

Oscar Bianchi et Joël Pommerat travaillent sur leur premier opéra en co-écriture "Thanks to my eyes", un opéra de chambre pour 13 musiciens, 4 chanteurs, un comédiens et un mime, et quelques touches de musique électronique.

Puis Pascal Rambert nous parle d'un autre aspect de sa démarche de directeur qui est aussi de faire connaître et travailler des artistes moins connus, étant donné la difficulté de créer et de montrer son travail aujourd'hui. Il compare cela à un travail éditorial, une ligne que l'on suit. Dans cette idée il propose le ReGen, une programmation de collectifs qui étaient passés au festival TJCC précédemment, en revenant ainsi avec plus de temps et plus de moyens.

Cette saison nous retrouverons donc :

Les Chiens de Navarre dans une nouvelle création. Comme le souligne le metteur en scène Jean-Christophe Meurisse, leur démarche consistant à travailler autour de l'improvisation, en préparation et sur le plateau, il lui est encore difficile de parler de ce qu'ils présenteront dans 10 mois. Mais ils travailleront toujours autour de leurs colères et obsessions et de leurs envies d'idioties, aborderont peut être les thèmes de la culture (entre rêve et cauchemar) et celui de la paranoïa (en citant Daniel Paul Shreber).

Das Plateau travaille sur un texte de leur auteur "Notre printemps" sur l'amour d'une femme pour son enfant et le décès de son mari, un projet qui sera également filmé en court métrage. Une envie de "creuser dans l'humain, jusqu'aux mots n'étant plus qu'un magma au coeur des choses".

IRMAR : Institut de recherche ne menant à rien continueront leur travail sur le son et les objets, et "se concentrer sur le rien qui peut être possiblement vivant".

Se déroulera comme tous les ans en fin de saison le festival TJCC autour des très jeunes compagnies, et le plasticien Felice Varini arpentera les rues de Gennevilliers pour traduire ses visions en créations.

Pascal Rambert a conclu avec quelques mots sur sa propre création "Clôture de l'amour" qui comme son titre l'indique parle de la fin d'un amour entre deux êtres, un spectacle présenté au festival d'Avignon 2011 et qui est "assez dur" comme le souligne son auteur. On y retrouvera Stanislas Nordey et Audrey Bonnet.

Personnellement je trouve cette saison alléchante, outre les projets originaux qui tendent à déplacer l'endroit où cela vibre chez le spectateur en agissant directement sur le corps comme avec Joris Lacoste ou François Chaignaud, j'aurai plaisir à suivre les turbulences des Chiens de Navarre qui pour moi sont les plus audacieux des créateurs contemporains pour leur travail sur l'acteur et l'immédiat. Je suis impatiente aussi de découvrir le prochain Hubert Colas car j'adore son travail toujours fin, intelligent et d'une grande richesse tant visuelle qu'humaine. Bien sûr un texte de Pascal Rambert joué par Stanislas Nordey ne peut être qu'un grand moment, et encore un Pommerat pour 2011/2012 c'est que du bonheur.

Belle programmation donc dont j'avais envie de parler, décidément le T2G est pour moi un haut lieu de création, mêlant audace et qualité.

Plus d'infos sur la saison ICI.

Anciens articles sur Les Chiens de Navarre ICI et LA et encore LA
Sur Hubert Colas ICI et LA




mardi 3 mai 2011

Big Bang - Quesne

Reprise de Big Bang de Philippe Quesne
article ici LIEN

à ne pas rater le 6 mai à 20h au théâtre de l'Agora d'Evry