lundi 20 septembre 2010

Armide - Lully - Rambert - Plante

De Jean-Baptiste Lully, mise en scène Pascal Rambert, direction musicale Antoine Plante
Chef de Choeur : Didier Louis
avec : Isabelle Cals, Zachary Wilder, Sarah Mesko, Lauren Snouffer, Summer Thompson
et Kalifa Gandega, François Lepée, Morgane Lory, Agathe Mercat, Fabien Oliva, Larbi Oubadia, Farid Roussange, Romane Moufflet
l'Orchestre Mercury Baroque et l'ensemble vocal Lumen de Lumine


Très bel opéra de Jean-Baptiste Lully sur un livret de Philippe Quinault, un rien baroque, peu épique mais romantique à souhait. Pascal Rambert en a livré une version ultra contemporaine, avec le choeur de Houston, Texas, et une ambiance guerre Usa - Irak un tantinet étrange.


On y retrouve la sobriété du metteur en scène, un plateau blanc et des néons blancs, des costumes noirs, blancs, jean, et armée, tables, chaises, ordinateurs... et un gigantesque 4x4 noir.

En frontalité souvent, en voiture un peu, décalés toujours, les personnages semblent tiraillés par leurs émotions dans ce grand univers blanc qui en est dépourvu. On est dans un tel dépouillement que seul l’essentiel subsiste. La guerrière Armide pourchasse le guerrier Renaud, en tombe amoureuse et se le voit ravir par sa rivale indétronable : la gloire et sa conquête dans le coeur de Renaud.


Pour quelqu’un comme moi absolument pas habituée à l’Opéra, cette intense sobriété me permet de plonger dans la musique et de me laisser emporter par les chants.

Pascal Rambert n’hésite pas à glisser de la légèreté et de l’humour et d’un autre côté manie la tragédie avec beaucoup de délicatesse. La pureté de cette mise en scène souligne et rend tout lisible. L’esthétique est vraiment remarquable dans sa modernité, sert l’opéra, et paradoxalement se mêle très bien avec la musique pourtant très connotée de Lully.


Photo Amitava Sarkar



J’ai juste été un peu étonnée de voir les danseurs habillés en GI américains, jouer au golf pendant l’acte 2, au moment ou Renaud est charmé par Armide et s’endort sur le gazon... Il m’a semblé que l’image était décalée par rapport à la mission américaine en Irak.

Le parallèle avec la guerre américo-irakienne est glissant et je pense qu’il ne gagne pas à être anecdotique, c’est le seul bémol que j’aurais sur cette mise en scène.


Je recommande d’aller voir cet étrange objet, particulièrement si on n’est pas un adepte de l’opéra, voici une excellente manière de s’y initier.


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